Changer l'humanité en soi

Par Selim Aïssel
Savez-vous que ce que vous êtes, la matière dont vous êtes constitué, c'est de l'esprit condensé, de l'amour et de la vérité densifiés ? Voilà ce que vous êtes. Et quand la vérité vous a touché, elle rebondit vers l'extérieur et elle se voit ! Elle agit en vous, à travers vous et autour de vous, elle vous transforme et transforme vos actions, vos émotions et vos pensées. Vous savez alors que ce que vous êtes, faites, ressentez et pensez n'implique pas que vous. »
Votre pensée a un effet sur toute l'humanité !
Vos pensées ne sont pas seulement en vous, elles rayonnent autour de vous et entrent dans l'inconscient collectif de l'humanité, créant ainsi comme une atmosphère à partir de vous : atmosphère d'amour et de bienveillance ou atmosphère de haine, selon la qualité des pensées que vous entretenez.

En même temps, on pourrait dire que vos pensées sont comme une onde. Elles partent de vous, tournent autour de la terre et sont attirées par les lieux où leur semblable existe déjà. Ainsi, votre pensée de haine s'arrête à l'endroit où la haine existe déjà; votre pensée d'amour tourne autour de la terre et va renforcer l'amour à l'endroit où il existe déjà. Toutes vos pensées nourrissent non seulement votre esprit et ceux qui vous entourent, mais aussi tous les lieux où d'autres esprits sont dans la même résonance.

Voilà pourquoi, nous disons que nous sommes responsables de tout ce qui se vit sur terre, le beau comme le laid ; nous sommes responsables des conflits, des guerres et de la haine parce que chacune de nos pensées de critique ou de jalousie alimente et renforce un lieu où l'on se bat, où l'on torture des enfants, où l'on maltraite les gens.
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C'est parce que nous avons des pensées conflictuelles que, quelque part, les conflits sont renforcés. Telle est la conclusion pratique et réelle que les psychologues et les philosophes ne tirent pas, malgré leurs raisonnements sur l'inconscient collectif.
Cultiver de belles pensées est 
un cadeau pour l'humanité !
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Les êtres humains sont trop grossiers pour capter consciemment cette influence des pensées, trop grossiers pour attraper les pensées d'amour et pour éloigner ou transformer les pensées de haine qui passent. Mais l'influence des pensées est la raison pour laquelle un vrai chemin intérieur n'est jamais solitaire : quand vous avancez d'un pas, c'est toute l'humanité qui est touchée par ce pas. Quand vous avancez d'un pas dans la haine, dans l'indifférence, dans l'égocentrisme, vous les fortifiez dans l'humanité. Voilà pourquoi l'horreur n'arrête pas.
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Heureusement, nous pouvons également fortifier les lieux sur terre où déjà, peut-être une personne isolée essaie de faire le bien : parce que nous cultivons des pensées de bienveillance, d'amour, de fraternité, cette personne va se trouver plus forte. C'est peut-être quelqu'un qui travaille à sauver les enfants qu'on martyrise, les femmes qu'on maltraite ou les hommes qu'on torture. Ceci est une réalité : votre esprit est une partie de l'esprit de l'humanité, et des êtres humains, quelque part, reçoivent ce qui vous habite. Ce que vous pensez n'est absolument pas indifférent ! Maîtriser un minimum son mental, ne pas se laisser aller aux reproches, aux critiques, aux pensées de refus, de rejet, d'aversion, etc., est extrêmement important, et pas seulement pour vous (même si vous savez que, par ces pensées, vous vous rendez vous-même plus malade ou plus mauvais) mais aussi parce que, en même temps, vous fortifiez le mal partout où il existe.
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Inversement, vous comprenez également que vous n'êtes en réalité que partiellement responsable de la plupart des pensées négatives qui montent en vous, puisque votre esprit et votre inconscient sont en permanence traversés par toutes les pensées qui circulent autour de la terre. Vous n'êtes donc pas réellement responsable de votre négativité. Mais vous êtes responsable de ce que vous en faites ! Vous êtes responsable quand vous décidez d'alimenter ou de laisser passer ces pensées-là. Vous êtes responsable quand vous laissez le négatif qui circule dans l'atmosphère de la terre, dans l'esprit de l'humanité, renforcer votre négativité personnelle. Vous êtes responsable quand vous commencez à cultiver des pensées de bienveillance, quand vous dites stop à tout ce qui est négatif en vous et que vous revenez à des paroles justes, à un beau poème, à une grande idée. Et c'est aussi cela que vous attirerez en vous.
Lorsque vous commencez à saisir ce dont je parle, vous vous rendez compte de vos responsabilités réelles : vis-à-vis de vous-même mais aussi vis-à-vis de l'humanité et de son devenir ! Vous n'êtes pas perdu dans l'univers, vous n'êtes pas une simple goutte d'eau, vous êtes un être humain dont l'esprit participe de l'esprit de l'humanité ! Et si cet esprit de l'humanité doit ou peut changer, c'est parce que vous avez décidé de changer un peu.
Devenir Droit !
Il est nécessaire d'arriver un jour à saisir cette réalité. Alors se met en place à l'intérieur une espèce de droiture face aux circonstances de la vie, quelles qu'elles soient. Mais si vous n'y travaillez pas, cette capacité ne vous tombera pas du ciel : il faut que vous prépariez un peu celui ou celle que vous êtes. Grâce à ce Travail que vous décidez d'entreprendre, tout ce qui existe dans le monde se met au diapason de votre pensée ou de votre émotion et, lorsqu'un homme, même seul, commence à essayer, les dieux se penchent vers lui et le renforcent.
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D'ailleurs, vous savez parfaitement que vous attirez du négatif lorsque vous êtes négatif et que vous voyez moins négativement même un événement négatif lorsque vous êtes positif. Ce constat, vous l'avez fait, même si vous ne percevez pas le courant de pensées qui circule autour de la terre : vous ne pouvez pas le percevoir puisque votre matière est trop grossière, mais le Travail consiste aussi à vous affiner pour, un jour, en avoir une perception directe.
Vous le savez aussi : l'influence des pensées est bien connue dans le monde ordinaire. Un scientifique fait une découverte à tel endroit et un autre fait la même, au même moment, de l'autre côté de la planète. Car l'esprit est partout, il n'est pas limité. On connaît également ce processus dans l'évolution des religions : soudain, une grande idée entre dans la religion établie et la fait passer à un autre niveau. Une forme de judaïsme devient le christianisme, on abroge la loi du Talion : « Œil pour œil, dent pour dent ! » et la loi devient : « Pardonne ! ». Ou encore, le bouddhisme des Arhats, ceux qui veulent se libérer eux-mêmes, devient le bouddhisme des Bodhisattva, qui disent : « Je ne peux pas me libérer seul, je ne peux pas me sentir bien si d'autres souffrent à côté de moi ! » et qui reviennent délivrer le monde de sa souffrance.
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Grâce à eux, l'amour peut toucher tous les individus et pas seulement quelques élus. C'est parce que des hommes comme Bouddha, comme Bodhi Dharma, comme Jésus de Nazareth et d'autres encore, à leur suite ou avant eux, sont sur terre pour la vivre, pour l'incarner, que cette pensée, cette énergie, cette force d'amour, entre dans l'humanité, circule dans l'inconscient et dans l'esprit de l'humanité. Ces êtres vivent l'amour tellement puissamment qu'il devient un courant dans le monde. Et même si vous ne sentez pas réellement ce courant, votre esprit, votre intelligence peuvent déjà vous dire : « Oui, nous savons qu'il existe ! ». Alors, votre Travail consiste à vous glisser dans ce courant.
Libérer l'humanité de sa souffrance

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Vous savez que libérer l'humanité de la souffrance est la raison d'être des bodhisattva et des maîtres : ils jettent un regard sur le monde, ils voient la souffrance et reviennent pour aider à le soulager de cette souffrance… A votre niveau, avec la capacité de raisonnement qui est celle de votre cerveau, de votre esprit, de votre intelligence, vous aussi, vous pouvez regarder le monde et voir sa souffrance, au moins par endroits. Vous pouvez aussi voir des moments, des endroits où ça souffre en vous et votre intelligence peut vous dire : « Il faut commencer à délivrer le monde de la souffrance ! ». Où est-ce que je commence ? En Chine ? En Iran ? Non ! Je commence là où je suis ! Je commence à délivrer le monde de la souffrance en moi. Je commence à me débarrasser de mes émotions négatives, de mes pensées idiotes. Je commence à débarrasser le monde du mal que je fais aux autres avec mes demandes, mes critiques, mes émotions négatives. Je commence à libérer le monde en moi et autour de moi et ensuite, je vais encore plus loin : je sais maintenant que si je pense juste, cette pensée aidera quelqu'un à souffrir moins ; et parce que je commence à penser juste et que je commence à débarrasser le monde de la souffrance en moi, autour de moi, un peu plus loin et encore un peu plus loin, je sais que je fais exactement ce que je dois faire.
Votre raisonnement sain, normal, humain, vous permet de comprendre ce que je dis et de le faire. De le faire ! Si vous ne le faites pas, vous continuerez à vivre la souffrance, vous l'infligerez à ceux qui sont autour de vous, vous l'entretiendrez dans l'humanité et vous continuerez éternellement à vous demander pourquoi le monde vit dans la souffrance. Grande idée philosophique, n'est-ce pas ? Non, une fois que vous avez pensé juste, il s'agit de faire !
La gratitude : une pensée élevée,
un sentiment supérieur


D'autant plus que la majorité d'entre vous, même les plus malheureux ici, ont été beaucoup épargnés par la vie ! Il est important de voir que vous êtes vraiment favorisés et que vous avez tort de vous plaindre, de pleurer, de vous lamenter ou d'être pleins d'exigences. C'est une insulte à ceux qui, de par le monde, souffrent réellement ! Mais souvent, les nantis sont justement ceux qui se plaignent le plus, ceux qui remarquent uniquement ce qui leur manque encore : les uns veulent une intelligence plus grande, d'autres un peu plus de sensations ou d'émotions, d'autres un peu plus de moyens matériels… Chacun de ces nantis ressent un manque et pleure ce qui lui manque. On appelle cela aussi l'aveuglement, l'endormissement, l'ignorance ou l'égocentrisme…
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Nous considérons qu'il vaut mieux chercher et pratiquer la reconnaissance, la gratitude pour tout ce que vous avez. Si vous vous considérez comme un élève en chemin, il serait nécessaire, chaque matin, de penser à tout ce que la vie vous permet, à tout ce qu'elle vous a donné, à tout ce qui va bien, à tout ce que vous avez, tout ce qui rend votre vie agréable ou qui y participe. Voilà un exercice essentiel, qui permet d'acquérir la gratitude. A pratiquer à partir de la compréhension, évidemment, car si vous le pratiquez à partir de la culpabilité, de la peur ou de l'incompréhension, vous alimentez des pensées de peur, de culpabilité et d'incompréhension !
De plus, pour ceux qui comprennent la nécessité de la gratitude pour tout ce qu'ils ont, pour les moindres détails dont ils profitent, il existe une loi spirituelle qui veut que ce leur soit rendu au centuple. Mais celui qui n'est pas dans la gratitude pour ce qu'il a reçu, l'Evangile des chrétiens dit de lui qu'on lui enlèvera même ce qu'il a et qu'il y aura là « des cris et des grincements de dents ».

Vous retrouverez ici tous les ouvrages de Selim Aïssel et sur cette page l'agenda des stages du Samadeva traitant de ces sujets.


Article publié avec l'aimable autorisation de la revue Science de la Conscience.
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